FinTech à l'horizon 2023 et comment se situe le Luxembourg à l'échelle mondiale ?

Ce sont les mêmes que d'habitude, cependant ils peuvent être amplifiés par l'environnement macro-économique actuel.

1. Clients : les clients, en particulier dans le segment B2B, vont probablement chercher à réduire leurs dépenses ces prochaines années et les Fintech vont donc avoir du mal à augmenter leur chiffre d'affaires.

2. Capitaux : des capitaux d'investissement restent disponibles pour les jeunes entreprises, mais il est clair qu'ils ne seront plus aussi facilement accessibles qu'auparavant.

3. Talent : l'accès aux talents pose problème pour tous les acteurs des services financiers et ce problème va s'accentuer dans l'UE. 

Le manque de prudence dans la gestion de la trésorerie est la première cause d'échec que je constate au sein des entreprises Fintech.

Parmi les quelques entreprises que nous avons vues en difficulté financière et celles qui ont fait faillite, les mêmes problèmes reviennent sans cesse : une confiance excessive dans le succès et des dépenses tout aussi excessives.

Une entreprise peut lever des fonds auprès de tiers et avoir la fausse impression que le robinet ne s'arrêtera jamais. Elle dépense sans compter dans son propre développement en supposant qu'il sera facile de trouver des capitaux supplémentaires, ce qui n'est pas le cas.

Les entreprises réussissent ou échouent selon qu'elles gèrent plus ou moins bien les risques, et non en partant du principe que tout se passera comme prévu. Il est intéressant de noter que toutes les données montrent que ce sont les start-up dirigées par des femmes qui réussissent le mieux en la matière ! Ces entreprises ont plus de chances de réussir, car les femmes, en général, mais à de notables exceptions près, sont plus aptes à gérer l'argent et le risque que les hommes.

Compte tenu des capacités du Luxembourg en tant que centre financier la LHoFT a mis l'accent sur le B2B dès le début. Il n'est pas très logique qu'une néo-banque s'installe ici, mais il est très logique qu'une société Fundtech ou Regtech ait une équipe au Luxembourg en raison de la composition du secteur financier. Nous estimons donc avoir une très forte présence Regtech au Luxembourg, même si la plupart sont des filiales d'entreprises qui ont leur siège dans d'autres pays.

Parallèlement, nous disposons d'un secteur des paiements solide grâce à la réactivité historique, au cours des 15 dernières années, aux réglementations relatives aux paiements.

Nous remarquons également un intérêt naissant pour la blockchain dans le secteur des valeurs mobilières. Le pays est très attrayant pour les entreprises internationales en quête d'une base européenne car il a des atouts linguistiques et peut notamment mettre en avant une très bonne maîtrise de l'anglais, la possibilité de demander des licences en anglais et l'acceptation de l'anglais dans le droit des contrats, ainsi qu'un secteur financier accessible et ouvert.

Compte tenu de la taille du pays, nous ne serons jamais leader sur le marché de la Fintech, mais nous sommes définitivement au-dessus de notre poids.

McKinsey a récemment classé le Luxembourg au quatrième rang des écosystèmes Fintech les plus attrayants d'Europe.

Les institutions luxembourgeoises bataillent avec les coûts, notamment ceux liés à la conformité. Les fintechs qui fournissent des solutions liées au processus de conformité, à la connaissance du KYC/LCB, à la gestion des données de conformité et au reporting sont très prisées. Il y a également un besoin croissant de solutions de mise en conformité avec les normes ESG.