Quels sont les différents aspects de la banque responsable et les défis auxquels les banques sont confrontées ? Dans cette interview, Aude Payan et Elena Fuzzi, respectivement directrice et senior manager au sein du département Risk Consulting et en charge des services ESG pour les banques chez KPMG, livrent un éclairage détaillé et des exemples de stratégies innovantes grâce auxquelles les établissements financiers peuvent faire progresser les normes bancaires éthiques.
La pollution plastique et comment l’arrêter via le financement durable
Les incitations financières incitent les entreprises à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Tant les gouvernements que le secteur privé jouent un rôle crucial dans cette dynamique. Le Luxembourg met en place des mesures législatives visant à réduire la quantité de déchets plastiques, tout en prodiguant des conseils pratiques pour des actions concrètes au niveau local. Charles-Albert Florentin, Cluster Manager Cleantech chez Luxinnovation, partage son expertise sur l'innovation durable au Luxembourg en mettant l'accent sur l'impact mondial du financement pour combattre la pollution plastique.
1. Pouvez-vous citer quelques initiatives novatrices de financement durable, actuellement mises en œuvre, pour lutter contre la pollution plastique à l'échelle mondiale ?
Tout d’abord je citerais la Banque mondiale qui a été la première au monde à lancer une obligation, liée à la réduction des déchets plastiques, pour un montant global de 100 millions d’euros, en vue d’apporter un soutien financier pour la réduction et le recyclage des déchets plastiques.
Ensuite, il y a les programmes de responsabilité élargie des producteurs (REP) notamment sur les emballages plastiques qui incitent les fabricants à financer la collecte et le recyclage des plastiques qu’ils mettent sur le marché, encourageant ainsi la conception de produits plus durables.
2. Quelle est l'efficacité des incitations financières pour encourager les entreprises à réduire leur utilisation de plastique et à adopter des pratiques plus durables ?
On note, globalement, une prise de conscience accrue de la part des entreprises concernant cette thématique des matières plastiques, qui va au-delà des seuls aspects financiers. Le secteur industriel, par exemple, travaille sur des voies d’amélioration du cycle de transformation des plastiques et sur les synergies possibles entre les différents acteurs.
Les choses pourraient évoluer encore d’ici à la fin de l’année avec l’adoption attendue d’un traité mondial dans la continuité d’une résolution des Nations unies votée en mars 2022. Un texte qui devrait être juridiquement contraignant afin de lutter, de manière globale, contre la pollution plastique en tenant compte de l’ensemble du cycle de vie de ces matières plastiques.
3. Quel rôle les gouvernements jouent-ils dans le soutien aux initiatives de financement durable visant à lutter contre la pollution plastique ?
On ne peut évidemment pas nier le rôle clé que jouent les gouvernements en matière de lutte contre la pollution plastique, avec la mise en place d’incitants fiscaux d’un côté ou de sanctions financières en cas de manquement de l’autre. Mais il ne faut pas non plus vouloir se reposer sur le seul rôle de la chose publique pour agir dans ce domaine. Les acteurs privés, à commencer par les industriels, détiennent également une part importante de la solution, via leur engagement dans la recherche et le développement de démarches et processus innovants en vue de réduire la production de matières plastique et de mieux gérer les déchets.
4. Que fait le Luxembourg pour intensifier les projets de financement durable visant à lutter contre la pollution plastique et comment nos efforts se comparent-ils au reste du monde ?
En 2022, le Luxembourg a adopté une nouvelle loi concernant la prévention et la réduction des déchets et continue à travailler sur le développement de systèmes réutilisables pour les emballages. Il est prévu qu’avant 2030, tous les emballages plastiques devront être conçus de manière à être réutilisables ou recyclables. Une loi interdisant la destruction systématique des marchandises non vendues est également à l’étude.
Au sein de l’agence nationale d’innovation, Luxinnovation, nous travaillons également sur des projets aussi bien à l’échelle nationale qu’en Grande région, pour une utilisation plus efficace, un recyclage et une réduction des matières plastiques.
5. Quels sont vos cinq conseils utiles pour nos lecteurs qui souhaitent aider à réduire la pollution plastique dans leurs communautés ?
5 conseils utiles pour aider à réduire la pollution plastique dans les communautés :
- Le meilleur moyen pour lutter contre la pollution plastique est de ne pas la créer ! Privilégier le vrac et les contenants réutilisables, en verre, tissus ou métal.
- Bien faire attention aux suremballages inutiles des produits alimentaires. Douze biscuits seront aussi bons dans une boite unique que dans six petits sachets contenant deux biscuits chacun
- Trier correctement les plastiques. Un déchet plastique se jette dans un container/sac prévu à cet usage, et non pas dans le fossé d’une route nationale ou dans un caniveau.
- L’éducation des plus jeunes est essentielle : montrer le bon exemple aux enfants est un gage de bonnes pratiques plus naturelles pour les générations futures.
- Participer à des initiatives de nettoyage des forêts, parcs, rivières…
À propos du blog :
Il devient urgent d’opérer une transition rapide vers une durabilité environnementale à l’échelle mondiale. Les entreprises et l'industrie ont d'énormes impacts sociaux et environnementaux. « Pourquoi est-ce important ? » est un blog bimensuel qui vise à éclaircir ce sujet important à travers le regard de nos experts.
Ne manquez pas les conseils pratiques de nos experts pour votre quotidien et faites partie du changement positif.