Investment Update Septembre 2023
Un mois d’août fidèle à lui-même
Après trois mois consécutifs de hausse, les marchés actions se sont inscrits en repli à l’issue du mois écoulé, l’indice global ayant perdu environ 1% en euros.
Août est connu pour être un mois plutôt compliqué pour les actions. Historiquement, les faibles volumes échangés ouvrent la voie à la volatilité sur les prix. Et en ce sens, ce mois d’août n’a pas déçu.
Cela étant, le retour de la volatilité sur les marchés ne s’explique pas seulement par une faible saisonnalité. C’est un double flux de nouvelles inquiétantes défraye également la chronique: l’économie chinoise peine à redémarrer et l’assez forte hausse des taux souverains. Décortiquons.
En début d’année, la Chine catalysait tous les espoirs de croissance mondiale et la réouverture de son économie devait faire repartir la consommation, notamment via l’épargne que les ménages avaient accumulée durant les longs mois de confinement. Or, les chiffres publiés ce mois-ci continuent de décevoir, tant sur les ventes de détail que la production industrielle. Sont aussi et surtout sources d’inquiétudes la crise immobilière et les pertes colossales du promoteur immobilier Country Garden, lequel a fini par être retiré de l’indice boursier Hang Seng, sans oublier la faillite d’Evergrande aux États-Unis, déjà au cœur d’une crise de défaut en 2021.
Par ailleurs, l’autre source de préoccupation est la remontée des taux souverains américains ; elle se base sur des craintes selon lesquelles la Fed garderait ses taux d’intérêt directeurs plus élevés pendant plus longtemps (Higher for longer). La situation d’un déficit public rampant aux États-Unis (laquelle a déclenché une dégradation de la note de crédit du gouvernement américain) a alimenté la spéculation autour du niveau du taux d’intérêt neutre (r-star), qui serait désormais plus élevé et pousserait la Fed à continuer de remonter les taux pour établir une politique monétaire véritablement restrictive. Ces craintes ont poussé les taux américains à 2 ans et à 10 ans sur des niveaux respectifs de presque 5,10% et 4,35% avant de replonger de près d’une vingtaine de points de base sur ces deux échéances.
Ainsi, des niveaux de taux plus élevés ont semé le doute quant au côté durable des valorisations déjà élevées sur les marchés actions. Cette année, leur hausse s’est exclusivement réalisée par une expansion des multiples : ce qui signifie que les prix ont grimpé mais les résultats des entreprises n’ont pas progressé. Lorsque ce phénomène est combiné à des taux qui continuent leur escalade, la question devient encore plus épineuse.
Or, lors du symposium annuel de Jackson Hole, le Président de la Fed, Jerome Powell, s’est octroyé toute liberté en matière de futures hausses de taux en signalant qu’elles seront appliquées si nécessaire. Il a dressé un portrait encourageant : la politique monétaire se maintient restrictive, le rééquilibrage du marché de l’emploi est en cours, mais la lutte contre l’inflation n’est pas encore gagnée. Powell a surtout mis fin aux spéculations autour de la cible d’inflation de la Fed : celle-ci restera à 2% et la politique monétaire de la Fed vise à l’atteindre au plus vite.
C’est donc un mois d’août compliqué qui s’est achevé, rythmé par des craintes diverses et variées. Historiquement, septembre est également connu pour sa faible saisonnalité. Dans un contexte chahuté, nous continuons de recommander une légère sous-pondération des actions vis-à-vis des obligations qu’il serait préférable de surpondérer. En effet, les niveaux de taux sont devenus très attractifs, le ratio rendement/risque s’affichant favorable dans un environnement où l’inflation est en repli et où la croissance pourrait faire les frais d’une politique monétaire restrictive.
Sur le plan sectoriel, nous continuons de mettre en avant les secteurs des Services aux Collectivités et de la Consommation de Base qui peuvent profiter d’une stabilité des revenus et des marges bien plus solides que celle des secteurs plus cycliques.
Enfin, sur le plan obligataire, nous continuons de recommander les obligations étatiques, surtout américaines, qui peuvent apporter la diversification nécessaire dans une phase du cycle où les impacts de la politique monétaire commencent à se faire sentir sur la croissance.