Investment Update Mai 2023

Quand printemps rime avec prudent

C’est un mois d’avril riche en données économiques qui vient de s’écouler, avec notamment les publications des estimations de croissance économique du premier trimestre pour les principales économies. Sans oublier une nouvelle faillite bancaire aux États-Unis, celle de First Republic Bank, ravivant les inquiétudes nées en mars à l’égard du secteur en particulier et de la stabilité financière en général.

Aux États-Unis, la croissance surprend à la baisse : la croissance trimestrielle annualisée s’affiche à 1,1% contre une attente à 1,9%. Cela dit, une analyse plus détaillée des composantes de la croissance révèle une demande interne vigoureuse nourrie par la consommation.

En Europe, la croissance est maigre à l’échelle trimestrielle : elle gagne seulement 0,1% par rapport au dernier trimestre de l’année, et porte la croissance annuelle à 1,3%.

L’Allemagne évite la récession technique avec une croissance nulle et la France enregistre une croissance trimestrielle de 0,2%, notamment portée par l’effet bénéfique des exportations et des dépenses gouvernementales alors que la consommation privée cale.

La hausse substantielle du marché actions sur la première partie de l’année s’est affaiblie en ce mois d’avril : les marchés globaux ont connu un léger repli, qui s’est manifesté dans la deuxième partie du mois. Cela porte la performance du marché actions global à 5,22% depuis le début de l’année, mais derrière le pic de 8% atteint en février.

La disparité régionale continue d’être marquée en faveur de l’Europe. En effet, le Vieux Continent continue de profiter d’un élan d’optimisme que soutient un regain de croissance inespéré en fin d’année dernière. Ce mois-ci, les marchés européens ont creusé l’écart avec les marchés américains. En euros, l’Europe a engrangé 2,64% contre une performance légèrement négative aux États-Unis (-0,14%) et bien plus compliquée du côté des marchés émergents (-2,57%). Somme toute, la performance en Europe grimpe à près de 12% sur l’année 2023 contre 6% aux États-Unis.

Les taux, quant à eux, ont connu un moment de consolidation après la volatilité du mois de mars. Ainsi, les rendements allemand et américain à 10 ans s’affichent à 2,20% et 3,40% respectivement à l’issue du mois.

Par ailleurs, le pétrole a été une classe d’actifs particulièrement volatile et en difficulté. Malgré des éléments porteurs tels que les baisses de production annoncées par les pays de l’OPEP et la réouverture de la Chine, les craintes macroéconomiques prennent le dessus. En effet, le Brent se dirige en-dessous des 75 USD après un pic intra-mensuel à 87 USD et le WTI en-dessous de 70 USD, proches des niveaux connus début 2022.

En revanche, une dichotomie persiste entre les indicateurs économiques à différents horizons. Comme nous l’avons abordé plus haut, les indicateurs dits « coïncidents », qui donnent la température actuelle de l’économie, tels que les chiffres de croissance du PIB, indiquent que l’économie tient encore grâce à une consommation qui résiste, un revenu disponible toujours correct et une production industrielle résiliente.

Cependant, l’histoire que nous racontent les indicateurs dits « précurseurs » est bien différente. Ceux-ci donnent un message clair : l’économie aura du mal à digérer les campagnes de remontées de taux extrêmement agressives qu’ont menées les banques centrales à travers la planète. Les signes avant-coureurs, tels que la courbe des taux, les indicateurs de confiance, les données d’inscriptions au chômage, les permis de construction, vont tous dans le sens d’une détérioration marquée sur l’activité économique dans les 12 prochains mois.

Le resserrement des conditions de prêt, autre sujet préoccupant depuis la faillite de deux banques américaines en mars, représente une épée de Damoclès pour l’activité économique : en effet, au vu de la dégradation des indicateurs, il ne serait pas surprenant que les banques ne veuillent plus financer l’économie.

Actuellement, un autre sujet fait l’objet d’inquiétudes : le plafond de la dette américaine. Ce sujet fait couler beaucoup d’encre dans la presse financière alors que, historiquement, il s’agit d’un non-événement. L’opposition républicaine, légèrement majoritaire à la Chambre des représentants, refuse de signer un chèque en blanc à l’administration Biden qui devrait, selon elle, accompagner l’augmentation du plafond d’une réduction drastique des dépenses publiques. Le risque du défaut potentiel existe, et d’après la Secrétaire au Trésor Janet Yellen, les États-Unis se sont un peu plus rapprochés d’un potentiel défaut sur leur dette publique à la suite d’une récolte d’impôts plus faible que prévu.

Dans un environnement de faible visibilité, il est préférable d’adopter un positionnement équilibré, peu concentré et plus prudent. D’ailleurs, nos recommandations favorisent toujours un positionnement cross-asset qui sous-pondère légèrement les actions et favorise les obligations. Nous avons constaté que les obligations pouvaient jouer un rôle d’amortisseur le mois qui précédait  la chute des taux, pendant la période de stress bancaire. L’environnement actuel nous pousse donc à continuer de surpondérer la classe d’actifs, surtout via les obligations d’État américaines.

En termes géographiques, la neutralité nous semble préférable pour limiter la prise de risque. Alors que l’Europe profite d’un regain de confiance, la composition sectorielle des marchés américains et leur faible cyclicité en font un marché attractif dans l’environnement macroéconomique actuel.

Sur le plan sectoriel, la Technologie, secteur porteur sur l’année 2023 qui retrouve des couleurs après avoir souffert en 2022, fait toujours partie de nos préférences. Le côté acyclique et la corrélation négative avec les taux souverains sont des atouts qui nous plaisent actuellement. Aussi, nous apprécions le secteur des Services aux Collectivités qui profite à la fois d’une croissance des revenus et d’un côté fortement défensif. Par ailleurs, nous jugeons opportun de prendre des profits sur le sous-segment du Luxe qui affiche une performance de plus de 27% depuis le début de l’année, avec des valeurs individuelles avoisinant les 40%, contre un marché global bien derrière.


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