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Evergreens Insights : L’IA dans nos métiers selon Rachid M’haouach

Dans ce court extrait du podcast « Evergreens by Spuerkeess », Rachid M’haouach, Chief Data Officer et Head of Business Unit Data Management chez Spuerkeess, partage son expérience de l’intégration de l’intelligence artificielle générative au sein de la Banque. Il revient sur l’enthousiasme des collaborateurs, la structuration d’une démarche pragmatique autour des cas d’usage et les défis liés à l’infrastructure, à la réglementation et à l’acculturation. Découvrez comment Spuerkeess construit une stratégie IA durable, centrée sur l’humain et alignée sur les enjeux européens.

Comment l’IA générative a-t-elle été perçue au sein de Spuerkeess, depuis l’arrivée de ChatGPT ?

Ce qui a été frappant, c’est la rapidité avec laquelle les collaborateurs se sont appropriés ces outils dans leur vie personnelle. Cela a créé un effet miroir dans l’entreprise : les équipes ont commencé à se demander comment ces technologies pouvaient les aider au quotidien. On a vu un changement d’attitude très net, avec une curiosité accrue et une volonté d’expérimenter. Pour nous, c’était une opportunité pour structurer une démarche d’adoption concrète et pragmatique.

Comment avez-vous organisé cette démarche ?

Nous avons commencé par sensibiliser le top management, car sans alignement stratégique, il est difficile d’avancer. Ensuite, chaque département a désigné un « AI Champion », une personne relais formée à la GenAI. Ces collaborateurs ont ensuite identifié eux-mêmes des cas d’usage dans leur périmètre. En quelques semaines, nous avons reçu une cinquantaine de propositions très concrètes. Cela montre que l’innovation ne vient pas toujours d’en haut : elle émerge aussi du terrain, quand on donne les bons outils et la bonne compréhension.

Quels types de cas d’usage avez-vous identifiés ?

Nous allons bien au-delà de la génération de texte. Il s’agit d’optimiser des processus internes, d’automatiser des tâches répétitives, de fluidifier la relation client ou encore d’améliorer la qualité des données. L’objectif n’est pas de remplacer l’humain, mais de lui permettre de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. L’IA devient alors un levier d’efficacité, pas une fin en soi.

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez ?

Le premier, c’est de ne pas tomber dans l’effet de mode. L’IA ne doit pas être un gadget, mais un outil au service d’une stratégie claire. Ensuite, il y a la question de l’infrastructure : les modèles sont gourmands en ressources et il faut pouvoir les faire tourner dans un environnement sécurisé, maîtrisé et conforme à nos exigences réglementaires. C’est là que des initiatives comme « MeluXina », le superordinateur du Luxembourg, ou les partenariats européens prennent tout leur sens.

Et sur le plan réglementaire ?

L’ « AI Act » est une avancée importante. Il impose de la transparence, de la traçabilité et surtout une responsabilisation des utilisateurs. Chez nous, cela se traduit par une montée en compétence généralisée : tout le monde, du board aux opérationnels, doit comprendre ce qu’est un modèle d’IA, comment il fonctionne et dans quel cadre il peut être utilisé. C’est une condition sine qua non pour une adoption durable.

Quelles sont les prochaines étapes pour Spuerkeess ?

Nous finalisons actuellement notre stratégie quinquennale en matière d’IA. L’idée est de passer d’une phase d’exploration à une phase d’industrialisation. Cela implique de prioriser les cas d’usage, de structurer les équipes, de renforcer nos capacités techniques, mais aussi de continuer à embarquer les collaborateurs dans cette transformation. L’IA n’est pas un projet IT, c’est un projet d’entreprise.

 

« L’IA doit s’intégrer dans la réalité opérationnelle des métiers »

 Rachid M’haouach, Chief Data Officer et Head of Business Unit Data Management chez Spuerkeess

Développement durable