Editorial Octobre 2025
Douce France
La France semble se retrouver dans une impasse. Les gouvernements se succèdent et se ressemblent sans que les véritables problèmes ne soient abordés, et aucun d’eux ne paraît capable de se maintenir à moyen terme. Au-delà de la dissension politique et populaire, un autre facteur se trouve à la source du malaise : la France doit apprendre à gérer ses dépenses.
Aux yeux des marchés financiers, la France s’est montrée trop dépensière ces dernières années, en témoigne le niveau de dette excessif qu’elle a accumulé. À titre d’exemple, entre le début du mandat du Président Chirac (1995) et le premier trimestre 2025 de la France macroniste, la dette publique est passée de 55% à 114% du produit intérieur brut (PIB).

Les marchés de capitaux internationaux s’inquiètent désormais de la capacité de la France à honorer une telle dette, et les agences de notation abaissent régulièrement la note du pays, signe d’une solvabilité jugée plus fragile. Derrière ces dégradations se cache l’implacable dilemme: la France devra payer plus cher pour financer ses dettes à venir… ou engager une politique d’économies afin de rassurer les investisseurs.
Historiquement, la France n’en est pas à sa toute première fois. Comme beaucoup d’autres nations, elle s’est souvent retrouvée dans ce type de situation, notamment lors des périodes d’après-guerre. Cette fois, comme auparavant, une partie du problème provient sans doute du soutien massif apporté à l’économie pendant la crise du COVID, sans oublier l’aide financière accordée à l’Ukraine pour résister à l’agression russe.
L’histoire en témoigne : la solution française au surendettement n’a jamais été de réduire les dépenses publiques. Le plus souvent, la stratégie adoptée consistait à dévaluer la monnaie nationale.
Or, une dévaluation correspond à la diminution de la valeur d’une monnaie par rapport à une référence : celle-ci peut être l’or, une autre devise ou un panier de devises. Il ne s’agit pas d’un phénomène dicté par l’offre et la demande du marché, mais bel et bien d’une décision prise par l’autorité monétaire du pays concerné.
Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’adoption de l’euro au 1er janvier 1999, le franc français a connu treize dévaluations. Avec l’entrée dans la zone euro, ce levier politique relativement simple n’est plus à la disposition des dirigeants français. Reste à voir comment les décideurs tireront leur épingle du jeu cette fois-ci. L’une des options évoquées serait l’instauration de la Sixième République : nouvelle république, nouveaux procédés – l’histoire nous le dira.

Carlo Stronck
Conducting Officer & Managing Director
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