News Flash - Août 2022 Flash spécial
De nombreux chiffres économiques publiés cette semaine accompagnent les décisions des banques centrales. La semaine passée, la BCE a haussé ses taux directeurs de 50 points de base, une première depuis 2011. La surprise a été plutôt haussière car les marchés étaient partagés entre 25 et 50 points de hausse. Cela montre que la BCE marche dans le sillage de la Fed avec une volonté d’effectuer un frontloading pour monter les taux au plus vite avant que les chiffres économiques ne se détériorent davantage.

Cette semaine, la Fed vient d’effectuer à nouveau une hausse de 75 points de base pour arriver à une fourchette de taux situés entre 2,25% et 2,50%. D’après le gouverneur Jerome Powell, les taux directeurs ont atteint un niveau neutre, ce qui signifie que les prochaines hausses auront un effet restrictif sur l’économie.
Les banques centrales affirment vouloir continuer de remonter les taux car l’inflation reste bien au-dessus des objectifs fixés. Cela dit, le risque d’approfondir le ralentissement économique n’est pas négligeable d’après les indicateurs précurseurs qui sont en nette détérioration.
Les derniers chiffres de PIB publiés aux États-Unis et en Allemagne confirment les craintes économiques liées à l’inflation et à la remontée des taux. Même si la croissance du PIB de l’ensemble de la Zone euro surprend positivement, la direction globale de l’activité est baissière, comme l’a confirmé le FMI dans ses dernières prévisions de croissance publiées cette semaine. L’institution attend une croissance à peine supérieure à 1% en 2023 dans les économies développées.
Toutefois, il faut savoir discerner les quelques points positifs qui restent présents, à savoir l’emploi, surtout aux États-Unis et dans une certaine mesure en Europe, qui est un pilier encore peu affecté par les vents contraires. Les marchés actions connaissent un rebond important (près de 9% en juillet), avec notamment la technologie qui bénéficie de la baisse des taux longs. Cela dit, il faut rester prudent car en général, les récessions coïncident avec une baisse des bénéfices des entreprises, ce qui n’est pas encore observé pour le moment.
Dans cet environnement, nous continuons de recommander une allocation prudente et nous préconisons un retour aux poches plus défensives de l’obligataire et à une duration proche de celle du marché, notamment via les Treasuries américains qui devraient bénéficier d’une trajectoire de politique monétaire et d’inflation plus lisibles que l’Europe. En Europe aussi, même si la marge de compression des taux est plus limitée, un positionnement neutre en vue des détériorations des perspectives de croissance semble pertinent.

Aykut Efe
Economist & Strategist
Spuerkeess Asset Management

Xavier Hannaerts
Head of Investments
Spuerkeess Asset Management