Investment Update Avril 2022

Atterrir en douceur : le défi

En mars, les marchés financiers ont pu respirer après leur traversée du désert de début d’année. En effet, les marchés actions globaux ont rebondi de plus de 3% en EUR, ce qui vient partiellement contrebalancer les pertes essuyées en janvier et février. En somme, les marchés actions sont à environ -2% de performance depuis début 2022.

Du côté obligataire, l’environnement inflationniste donne peu de répit aux taux souverains qui ont poursuivi leur ascension, le taux allemand à 10 ans passant de 0,13% à 0,60%, ses homologues français et italien atteignant la barre de 1% et 2% respectivement.

Mars a surtout été marqué au fer rouge par une forte volatilité du côté des prix des matières premières, en témoigne le cours du baril de Brent qui a oscillé entre 95 et 125 dollars US.

Sur le plan géopolitique, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a clairement laissé son empreinte sur le sentiment économique, que la formule suivante caractérise désormais : des attentes de croissance revues à la baisse et des attentes d’inflation revues à la hausse.

Le scénario macroéconomique central adopté du consensus économique pour 2022 tablait sur une croissance de l’ordre de 4% dans les économies développées : 4,2% précisément pour la Zone euro et 3,90% pour les États-Unis. Aujourd’hui, ces attentes tombent à 3,1% et 3,4% respectivement pour ces deux zones. Force est de constater que le coût économique que supporte la Zone euro est bien plus lourd compte tenu d’une plus forte révision à la baisse, ce qui reflète sa dépendance vis-à-vis des sources d’énergie russes.

À court terme, l’impact inflationniste du conflit se fait clairement sentir : l’inflation annuelle se mesure à 7,5% pour la Zone euro en mars (contre une attente à 6,7%) et les prix à la production s’affichent à deux chiffres dans plusieurs pays européens.

Naturellement, les banques centrales, notamment la Réserve fédérale américaine et, dans une moindre mesure, la Banque centrale européenne, se retrouvent actuellement à l’étape du resserrement monétaire pour contrer l’inflation qui surprend à la hausse à cause des chocs énergétiques et des chaînes d’approvisionnement globales en proie à de lourdes difficultés. Dans un tel environnement, leur rôle consiste à éviter à tout prix une inflation qui s’auto-alimente car elles ne pourront pas rétablir les chocs énergétiques ou les écueils survenus dans les chaînes de valeur. Il faut noter qu’à présent, la lutte agressive de la Chine contre le Covid-19 reste un élément perturbateur pour les chaînes d’approvisionnement, ce qui continue de peser sur l’inflation globale.

Le défi que les banques centrales doivent relever consiste à opérer un atterrissage en douceur de l’économie mondiale en réussissant à calmer les pressions inflationnistes tout en préservant les perspectives de croissance. Un tel contexte requiert de rester investi tout en mettant en avant la prudence, faute de visibilité.

En effet, la croissance économique mondiale et la trajectoire d’inflation sont tributaires de décisions politiques peu prévisibles. C’est pourquoi notre allocation globale préconise désormais un positionnement neutre à l’égard des actions et reste négatif sur les obligations en raison de l’inflation et du resserrement monétaire. Une poche de liquidités est recommandée pour absorber la volatilité et investir à de meilleurs moments. En termes géographiques, la priorité est donnée aux États-Unis, dont l’économie paraît plus immunisée face aux aléas actuels comparée à une Europe et des marchés émergents plus exposés.

Aussi, sur le plan de l’allocation sectorielle, il est préférable de réduire l’exposition aux secteurs dépendants du cycle économique et de renforcer des secteurs présentant des perspectives de croissance de long terme tels que la Technologie (notamment américaine), la Santé et l’Industrie. L’Énergie trouve également sa place dans notre allocation, en tant que couverture face à l’inflation et pouvant profiter des cours élevés sur le pétrole. Dans le segment obligataire, la prudence est aussi de mise avec un positionnement peu sensible aux variations de taux et une sous-exposition à la dette souveraine et à la dette émergente, en vue de favoriser la dette privée de qualité.


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