FLASH – Evergrande
Xavier Hannaerts, Head of Investments & Conducting Officer et Aykut Efe Economist & Strategist chez Spuerkeess Asset Management exposent le contexte…
Afin d’endiguer la prolifération du virus, les autorités gouvernementales de nombreux pays à travers le monde ont pris des mesures drastiques en appelant au confinement. Ainsi, la pandémie frappe de plein fouet l’économie mondiale : la fermeture des lieux publics tels que les restaurants, les cinémas, les bars, etc. se reflètera inévitablement dans des chiffres de consommation bien plus faibles, lesquels devraient être visibles dès le deuxième trimestre de l’année 2020. Par ricochet, les entreprises réduisent leur capacité de production ou sont complètement à l’arrêt, et faute de visibilité, ont été contraintes de repousser leurs investissements.
En mars, la chute des marchés actions s’est accélérée, la Russie ayant refusé d’obtempérer en rejetant le nouvel accord de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) relatif à une diminution de la production pétrolière. En guise de représailles contre Moscou, l’Arabie Saoudite a ouvert les vannes et s’est lancé dans une guerre des prix. Dans ce contexte, les cours du pétrole ont dégringolé de près de 50% depuis le 5 mars, entraînant dans leur sillage les principales valeurs pétrolières.
Par voie de conséquence, la volatilité a atteint de nouveaux records sur les marchés actions, et les indices boursiers ont continué à creuser leurs pertes.
Entre le 1er janvier et le 31 mars, le S&P 500 a encaissé une baisse de 20%, tandis que le Stoxx Europe 600 a perdu 23% sur la même période.
Contrairement aux idées reçues, ce mouvement généralisé de vente n’a pas non plus bénéficié aux actifs généralement considérés comme défensifs. L’or, valeur refuge par excellence, a enregistré une baisse de cours fin février et n’a jamais dépassé les $1680 l’once depuis. Le dollar, généralement plus stable, s’est déprécié de près de 2% par rapport à l’euro depuis le 20 février.
Sur le marché obligataire, les taux souverains se sont également envolés, l’Italie en tête, enregistrant des mouvements supérieurs à 60 points de base en une seule journée, entraînant d’ailleurs les primes de risque de la dette privée dans leur sillage. Seules les Treasuries, bons du trésor américains, ont réellement réussi à limiter la casse depuis le début de la crise.
Ce n’est qu’à la fin du premier trimestre que les marchés financiers ce sont quelque peu stabilisés suite aux nombreuses mesures de soutien à l’économie que les banquiers centraux et les gouvernements ont élaborées à travers le monde.
Dans cet environnement à l’évolution complexe, les lux|funds ont plutôt bien résisté à la récente poussée de volatilité sur les marchés financiers grâce à notre approche économique fondamentale. Cette approche permet de structurer les portefeuilles en fonction de l’évolution économique envisagée.
Les prévisions économiques sont utilisées pour localiser la situation du moment sur la courbe du cycle des affaires. Dès lors, c’est en fonction de cette localisation et des prévisions que la structure des portefeuilles est adaptée. Dans la pratique, le gestionnaire procède aux retouches en jouant soit sur le volume de liquidités ou d’instruments du marché monétaire, soit sur la diversification sectorielle et industrielle du portefeuille. Les modifications s’effectuent en particulier sur le rapport entre les titres sensibles et ceux peu sensibles au cycle économique qui composent le portefeuille.
Ainsi, au cours de l’année dernière, du côté obligataire, notre vision mitigée de l’économie mondiale couplée à des primes de risque très basses nous ont orientées vers la dette privée d’entreprises défensives au bilan financier solide. Cela nous a permis d’atténuer l’impact du rapide élargissement des primes de risque conséquent à l’épidémie.
De plus, fin 2019 est apparue une décorrélation entre les primes de risque de la dette privée et les indicateurs économiques avancés. Cela nous a également aiguillés vers la dette éligible au rachat de la Banque centrale européenne (BCE). Son caractère « Buy & Hold » nous semblait révélateur d’une volatilité plus faible et d’un risque baissier moins élevé.
Sur les marchés américains, et plus particulièrement celui des taux souverains, nous étions positionnés en faveur d’une diminution des taux courts. Nous avions envisagé ce scénario l’été dernier en raison d’une inflation trop contenue laissant apparaître des probabilités asymétriques sur l’évolution des taux américains. Grâce à cela, notre positionnement a considérablement profité des anticipations, par la suite confirmées, des réductions des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour contrer l’impact économique du coronavirus.
Ainsi, le lux|bond USD, qui investit uniquement dans des obligations libellées en dollars américains, a pleinement bénéficié de ce positionnement puisqu’il a clôturé le premier trimestre avec une performance positive de 6,44%.
Le lux|bond Green, qui investit essentiellement dans des obligations finançant des projets verts, a également bien résisté aux vents contraires qui ont soufflé sur les marchés financiers : sa performance s’affiche à -1,24% à l’issue du premier trimestre 2020.
Outre l’avantage que lui confère son exposition partielle aux obligations libellées en dollars américains, le fonds a également profité d’une sous-exposition à certains secteurs plus cycliques du fait de sa stratégie d’investissement verte.
En matière d’allocation sectorielle de la classe actions, notre vue prudente de la croissance mondiale et les valorisations élevées dans de nombreux secteurs nous ont poussés à privilégier des titres issus de secteurs moins cycliques tels que les Services de Communication, l’Immobilier et la Santé.
Notre allocation sectorielle défensive a surtout profité au fonds lux|equity Best Sectors qui investit uniquement dans des titres reflétant nos convictions sectorielles. Certes, il affiche une baisse de -15,99% mais limite néanmoins les pertes par rapport aux indices Stoxx Europe 600 et S&P 500.
Le fonds lux|equity Low Volatility a, quant à lui, joué son rôle de rempart contre la volatilité accrue sur les marchés actions. Pour rappel, l’allocation sectorielle de ce fonds est le fruit d’une optimisation quantitative dont l’objectif est d’obtenir un portefeuille cohérent avec une stratégie à faible volatilité. Dans cette optique, le Fonds affichait une volatilité de 20%, nettement inférieure à celle relevée sur les marchés actions, et a limité les pertes à -16,66%.
Notre positionnement prudent à l’égard des obligations et des actions a également profité aux fonds dont l’allocation d’actifs est flexible, c’est-à-dire les fonds lux|portfolio Global Flexible (entre 0% et 100% d’actions) et lux|portfolio Global Flexible Serenity (entre 0% et 50% d’actions). Si ces deux fonds n’ont perdu que 7,85% et 3,29% respectivement, c’est également grâce à leur allocation flexible qui repose sur nos prévisions économiques.
À titre d’exemple, l’allocation d’actifs du fonds lux|portfolio Global Flexible début 2020 était construite à 50% d’actions et 50% d’obligations. Néanmoins, la propagation du Covid-19 à travers le monde et son impact sur l’économie mondiale nous a poussés, en février, à adopter une posture plus défensive. Cela s’est traduit dans une allocation de 30% en actions et 70% en obligations.
Cet ajustement a permis aux fonds de moins essuyer les revers de la dégringolade des marchés actions lors de la première moitié du mois de mars. Par la suite, les interventions multiples des autorités publiques afin de venir en soutien à l’économie mondiale nous ont quelque peu réconforté et encouragé à revoir, mi-mars, notre allocation en actions légèrement à la hausse, de 30% à 45%. Grâce à cet ajustement, le fonds a davantage profité du rebond des marchés actions en fin de trimestre, et par la même occasion, a limité les pertes.